En Haute-Vienne, on n’a ni la mer ni la montagne mais on a la nature et ses nombreux paysages d’étangs qui sont un de nos seuls biens touristiques permettant de valoriser le territoire rural. Pourtant, l’exécutif régional ne se préoccupe pas de cette richesse patrimoniale et pire, finance son effacement.
Au Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine, j’ai proposé la création d’un plan favorisant la surveillance, la protection, la gestion et la restauration des étangs. La majorité rejeta cette proposition, arguant le coût financier d’un tel plan de sauvegarde des étangs tout en finançant paradoxalement l’effacement de ceux-ci, qui est bien plus onéreux. Aussi, la région indique que les étangs seraient nuisibles à la biodiversité.
Bien au contraire, les étangs répondent parfaitement aux enjeux forts de maintien de la biodiversité, de préservation de la ressource en eau douce, de développement économique des territoires, de régulation du climat et d’atténuation du changement climatique et de maintien de la cohésion sociale en revêtant un aspect culturel et récréatif.
L’Etang historique du Brudoux sur la commune de Cieux est le parfait exemple du désintérêt des pouvoirs publics pour la préservation des espaces naturels et patrimoniaux, drapé d’un gaspillage d’argent. Lorsque le gestionnaire rechercha 120 000 € pour restaurer l’étang, il n’existait aucun moyen de financement, ni de l’Etat, ni des collectivités. Par contre, lorsqu’il fallut trouver 280 000 € pour effacer l’étang, l’argent public coula à flot.
Point de satisfaction et d’heureuse coïncidence : le jour même de mon intervention, la région annonça dans la presse le lancement d’une étude sur la connaissance et la valorisation des étangs de la Creuse. D’une part, le lancement d’une étude prouve que l’exécutif avait délaissé le sujet. D’autre part, que les étangs ne sont pas aussi nuisibles et coûteux que la région le prétend.
albin-2003205